Jules Supervielle

Poète - Ecrivain

1884 - 1960

Bien que né à Montevideo, en Uruguay, le 16 janvier 1884, Jules Louis Supervielle possède des racines oloronaises par son père (Victor) Jules et par sa mère Marie MUNYO, des origines basques.

Son grand-père paternel, Romain Supervielle, est bijoutier-horloger-orfèvre à Oloron Sainte-Marie. En 1880, son fils aîné, Bernard, frère de (Victor) Jules et donc oncle du poète, émigre en Uruguay et fonde une banque avec sa femme Marie-Anne. Bernard demande à son frère de le rejoindre pour travailler avec lui. Là, (Victor) Jules y rencontre Marie, sœur de sa belle-sœur, et l’épouse.

Quelques mois après la naissance de Jules, ses parents ainsi que ses oncle et tante, rentrent en France pour rendre visite à leur famille. Ce voyage va s’avérer tragique. Ses parents décèdent tous les deux, à quelques jours d’intervalle, sans doute empoisonnés par de l'eau souillée qu’ils auraient bue à Lurbe-Saint-Christau. Désormais orphelin, le bébé Jules est élevé par sa grand-mère maternelle à Saint-Jean-Pied-de-Port pendant plus d’un an, jusqu’à ce qu’en 1886, son oncle Bernard et sa tante décident de l’emmener en Uruguay.

En 1894, son oncle et sa tante s'installent à Paris. Jules y fait alors ses études secondaires jusqu'à obtenir une licence de lettres. Dans sa jeunesse, il écrit déjà des fables puis des poèmes sur des registres de banque ; adolescent, il continue à écrire en cachette, puis finalement, cette passion pour l’écriture se concrétise en 1901 lorsqu’il publie à compte d'auteur une plaquette de poèmes intitulée « Brumes du passé ».

Sa carrière, en tant qu’écrivain, poète, critique… est ponctuée par ses nombreux voyages, notamment entre la France et l’Uruguay ou d’autres pays d’Amérique Latine, en Béarn aussi…, voyages qui le guident une première fois à Oloron Sainte-Marie en 1926, en compagnie de son ami poète Henri Michaux. En quête de ses racines, il écrit 26 poèmes rassemblés en 1927 dans un recueil intitulé « Oloron Sainte-Marie ». Il revient une seconde fois en 1929. Ce voyage l’inspire et lui permet d’écrire un recueil autobiographique, « Boire à la source », qui marque son attachement à la ville de ses ancêtres et témoigne de son ressenti, du vide laissé par la perte de ses parents. Ses liens avec cette région le poussent, en 1939, pour la troisième et dernière fois à écrire sur ses racines. Ainsi, il publie dans la Nouvelle Revue Française les poèmes regroupés sous le titre : « Des deux côtés des Pyrénées ». Ces poèmes seront repris dans la section « Poèmes de la France malheureuse », dans le recueil 1939-1945.

En 1960, Jules Supervielle ne profite que peu de son titre honorifique de « Prince des poètes » décerné par ses pairs car il décède le 17 mai de la même année à Paris. C’est Jean Cocteau qui lui succède.

Son dernier voyage s’achève à Oloron Sainte-Marie où il est inhumé au cimetière de Sainte-Croix, non loin de la tombe de ses parents. Gravés dans un bloc de pierre d’Arudy, sont retranscrits deux vers « Ce doit être ici le relais / où l’âme change de chevaux. », extraits du poème « Le relais », dans 1939-1945.

En 1971, la ville d’Oloron Sainte-Marie rend hommage au poète en inaugurant le lycée public qui porte son nom.

En 1990, la ville d'Oloron Sainte-Marie crée le prix Jules Supervielle ; parmi ses lauréats figurent des noms de poètes contemporains majeurs (Alain Bosquet, Eugène Guillevic, Henri Thomas, Jean Grosjean…)

Voir le fonds Jules Supervielle

EXTRAIT DE BIBLIOGRAPHIE :

Brumes du passé (1900)

Comme des voiliers (1910)

Poèmes de l’Humour triste (1919)

Débarcadères (1922)

L’homme de la pampa (1923)

Gravitations (1925)

Le voleur d’enfant (1926)

Forçat innocent (1930)

L’enfant de la haute mer (1931)

La belle du bois (1932)

Boire à la source (1933)

Les amis inconnus (1934)

Shéhérazade (1934)

Bolivar (1936)

L’Arche de Noé (1938)

Oublieuse mémoire (1949)

Premiers pas de l’Univers (1950)

Naissances (1951)

Le corps tragique (1959)